Don't speak
Vous vous demandez sûrement pourquoi je ne parle jamais de mon boulot ici? Tout simplement parce que je travaille dans un milieu qui en ferait grincer des dents plus d’un. Et puis surtout pour ne pas mélanger ma vie professionnelle avec cette vie 2.0 parce quelque part elles pourraient être liées ces deux vies.
Donc, non je ne parle jamais de la salariée que je suis, et je ne m’en inspire plus, tout du moins ici. Parce que oui, j'en parle ailleurs, forcément !
Je vais publiquement répondre à tous ces gens qui me demandent pourquoi j’arrive à être si silencieuse et un chouilla mystérieuse sur cette vie qui ne me convient pas ; tout simplement parce que toute ma vie professionnelle se trouve dans ce cahier acheté il y a plus de 15 ans dans une boutique anglaise. Tout y est recensé depuis ce 14 février 2000 où j’entamais une nouvelle histoire (love, love...).
Alors oui, un jour, je ferais les démarches pour qu’il soit publié. J’ai cette prétention de m’imaginer en Zoé Shepard. Bien sûr qu’à ce moment là, je ne travaillerai plus pour mon employeur actuel, bien sûr que cela sera romancé, que les noms seront changés. Je suis consciente de ce que je rédige et de l’impact que cela pourrait avoir. J’ai d’ailleurs entamé des recherches et des démarches juridiques pour ne pas tomber dans certains déboires ou de ce qu’on peut qualifier de «balance» car je raconte TOUT. Et j’ai appris qu’il fallait se protéger. Ce cahier n’est d’ailleurs que rarement chez moi et très peu sur moi.
Je n’ai cependant pas la prétention de croire qu’un jour ce « roman » sera publié (même si je pense que je l'adresserai à une ou deux maisons d'édition juste comme ça pour voir) mais en tout cas, cela est important pour moi. Cela me fait du bien de tout noter. Cela me fait prendre du recul, me fait parfois avancer. Cela me fait relativiser, me permet de donner du positif au négatif. Cela m’a permis d’apprendre à nager en apnée pendant que certains essayaient de me faire couler. Ecrire est ma soupape de décompression. Cela peut vous sembler bien sombre. Il y a bien quelques lignes sur des gens qui ont compté mais finalement ce sont les autres qui font que l'histoire est "animée", je leur dit donc merci pour le coup. Le tableau que je dresse paraît bien noir alors je terminerai en empruntant les mots de Zazie pour expliquer pourquoi j’écris.
J'écris sur ce que j'endure
Les petites morts, sur les blessures
J'écris ma peur
Sur ce que je n'ai pas pu dire
Pas pu vivre, pas su retenir
J'écris en vers
Et contre tous
C'est toujours l'enfer
Qui me pousse
A jeter l'encre sur le papier
La faute sur ceux qui m'ont laissée
Ecrire, c'est toujours reculer
L'instant où tout s'est écroulé
On n'écrit pas
Sur ce qu'on aime
Sur ce qui ne pose pas de problème
J'écris sur ce qui me blesse
La liste des forces qu'il me reste
Mes kilomètres de vie manquée
De mal en prose, de vers brisés
Ecrire, c'est toujours revenir
A ceux qui nous ont fait partir
On n'écrit pas qu'on manque de rien
Qu'on est heureux, que tout va bien…
J'écris quand j'ai mal aux autres
Quand ma peine ressemble à la votre
Quand le monde me fait le gros dos
Je lui fais porter le chapeau
J'écris le blues indélébile
Ça me paraît moins difficile
De dire à tous plutôt qu'à un
Et d'avoir le mot de la fin.
J’écris oui, mais je ne publie pas….encore ! Il faut toujours transformer le négatif en positif pour tenir; j'ai donc encore besoin de noircir les pages de ce cahier.
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